Mission de l’Association
L’association Arve réfugiés s’est donné pour mission de venir en aide, par tous moyens appropriés, aux personnes réfugiées dans la vallée de l’Arve.
Historique
Lors de la crise migratoire en Europe à l’été 2015, le gouvernement français a lancé un appel aux communes pour leur demander de mettre à disposition des logements pour accueillir des migrants qui fuyaient la guerre. Des citoyens du pays du Mont-Blanc se sont alors regroupés pour relayer cette demande auprès des communes et les assurer d’un soutien direct dans l’accompagnement de ces migrants. Ils se sont organisés en collectif, chacun s’engageant concrètement en fonction de ses compétences et/ou de ses moyens. Après deux ans d’existence, ce collectif informel a décidé de se transformer en association. Celle-ci a été créée par une assemblée générale le 22 juin 2017.
Situation juridique
L’Association Arve Réfugiés est reconnue d’utilité sociale, statut qui permet aux donateurs une déduction fiscale de 66 % dans la limite de 20 % du revenu imposable, sous forme de crédit d’impôt.
L’Association bénéficie d’un agrément d’intermédiation locative qui donne accès au parc public de logements sociaux.
Organisation de l’Association
Forte de plus de 500 adhérents dont près de 150 bénévoles actifs au quotidien auprès des personnes réfugiées, Arve Réfugiés est organisée avec un bureau de 15 personnes qui se réunit mensuellement. Un bureau exécutif composé des président, vice-président, trésorier, trésorier-adjoint, secrétaire se réunit autant que de besoin pour traiter les affaires courantes. En plus de l’assemblée générale annuelle, l’association propose aux adhérents des réunions publiques. Ces temps de rencontre et d’échange permettent non seulement de partager les informations sur les actions de Arve Réfugiés, mais aussi de réfléchir avec les jeunes accompagnés.
Plusieurs commissions animent les diverses actions entreprises. (voir plus loin)
Les champs d’action
Dès son origine, l’Association a défendu l’idée que son intervention ne devait jamais suppléer les pouvoirs publics mais juste de tenter de pallier leurs carences.
Après l’accueil et l’accompagnement, à Chamonix, de deux familles de réfugiés politiques, l’une irakienne et l’autre syrienne, l’Association a été attentive à répondre aux besoins qui se sont manifestés sur la vallée de l’Arve. C’est ainsi que, au fil du temps, l’Association a été mobilisée pour répondre à des besoins non ou peu identifiés au départ et a accepté de répondre à diverses sollicitations.
Très vite, il s’est avéré que parmi les réfugiés arrivant dans cette vallée figuraient de nombreux jeunes mineurs arrivés sans leurs parents ni tuteur légal. Selon la législation en vigueur, ils sont donc pris en charge jusqu’à leur majorité dans des établissements de l’aide sociale à l’enfance organisée par le Conseil départemental. C’est tout naturellement qu’une part importante des actions menées par l’Association a, dès le début, concerné l’accompagnement de ces jeunes, souvent désignés sous le vocable MNA pour Mineurs Non Accompagnés..
En complément des professionnels des établissements, les bénévoles de Arve Réfugiés ont apporté une aide aux devoirs, des activités culturelles et de loisirs, des rencontres avec des familles de la vallée et ainsi multiplié les occasions pour ces jeunes de connaître et s’adapter à la culture française.
À leur majorité, ces jeunes doivent solliciter un titre de séjour auprès du préfet du département. Dans le dossier à constituer, figure notamment leur récit de vie qui explique les raisons de leur exil et les conditions de leur périple jusqu’en vallée de l’Arve. Des bénévoles aident les jeunes à la réalisation des récits de vie.
Avec cette action auprès des jeunes mineurs, très rapidement un besoin primordial s’est présenté à l’Association : à leur majorité, ces jeunes se retrouvaient brutalement sans aucune solution d’hébergement, d’autonomie financière, dans l’incapacité de poursuivre leur formation et de réussir leur intégration. Plusieurs jeunes ont ainsi été hébergés dans des familles de la vallée. Bien vite, les besoins des jeunes ont dépassé les capacités de mobilisation des accueillants. C’est l’une des raisons principales de la transformation du collectif Arve Réfugiés en association loi 1901 du même nom. L’Association offrait la possibilité de gérer des fonds, de solliciter des financements et … de louer des logements.
Le partenariat
Arve Réfugiés développe des relations avec les pouvoirs publics : l’État, le Conseil départemental, les mairies et les communautés de communes de la Vallée de l’Arve. Présenter nos actions aux élus est aussi une occasion de les sensibiliser aux besoins des réfugiés, notamment en logements..
Avec les associations partenaires, les établissements de MNA, les organismes de formation professionnelle, les employeurs, les bailleurs sociaux, les agences immobilières, etc. .. le partenariat consiste à chercher ensemble des réponses aux situations rencontrées par les jeunes accompagnés.
Soucieux de promouvoir la réflexion sur les problématiques des réfugiés, les responsables de l’Association profitent de toutes les occasions pour participer à des débats. Citons plusieurs séances de cinéma en partenariat avec Amnesty International ou l’Université populaire de Haute-Savoie, la tenue d’un stand au rassemblement annuel des Glières (« Résistants d’hier et d’aujourd’hui ») ou le festival « Remballe ta haine » de Chamonix. L’association répond également aux sollicitations des médias et les établissements scolaires.
Les finances
Les finances de l’association sont constituées des cotisations et dons des adhérents (pour 12 %), des subventions de l’État et des collectivités locales (16 %). Le mécénat d’entreprises représente près de la moitié des recettes annuelles. À côté de banques ou d’autres sociétés, le financement participatif des « Petites Pierres », plateforme gérée par les Fondations SOMFY, BTP+ et VALFIDUS notamment qui permet une déduction fiscale des dons, assure à lui seul 40 % de notre budget (voir la présentation des logements loués par Arve Réfugiés).
Enfin, la participation des jeunes à leur logement complète les recettes budgétaires.
Les commissions
La commission hébergement, composée d’une douzaine de bénévoles, se réunit tous les mois pour tenter de mettre en adéquation les demandes d’hébergement des jeunes bientôt majeurs et les possibilités réelles de l’association.
Deux membres de la commission sont référents pour chaque établissement de MNA, ce qui permet, à réception d’une demande d’hébergement d’un jeune avant sa majorité, que ces référents puissent prendre contact avec lui, le rencontrer ainsi que le personnel de l’établissement qui le connaît.
La commission a une connaissance précise des places occupées et du calendrier des éventuels départs dans les appartements de l’Association. C’est elle également qui décide des admissions dans les appartements ou chez les accueillants.
Les membres de la commission cherchent en permanence des nouveaux accueillants pour les héberger et des référents pour aider ces jeunes majeurs.
Un document partagé en ligne permet de tenir à jour la liste des majeurs hébergés et accompagnés ainsi que les demandes en cours.
La commission hébergement a aussi validé un livret « Être accueillant« , à destination des candidats à l’accueil d’un jeune et un document incitant les mairies et les employeurs à mettre des logements à disposition des jeunes. Un autre document « Devenir accueillant » a été élaboré par la commission.
La commission soutien scolaire et linguistique permet de coordonner la soixantaine de bénévoles impliqués dans le soutien scolaire et linguistique à la fois auprès des MNA dans les établissements éducatifs à la demande et en coordination avec le personnel des établissements et pour les jeunes majeurs hébergés et/ou accompagnés dans l’association.
La commission s’est donné pour rôle de coordonner le soutien scolaire mais aussi de soutenir les bénévoles et de leur proposer des formations adaptées. Un fichier partagé et un forum sont aussi accessibles pour tous les bénévoles impliqués.
La commission formation a l’ambition d’offrir une formation à la fois aux jeunes réfugiés, aux bénévoles référents et à tous les adhérents intéressés, voire au public. Pour chaque catégorie, il s’agit de recenser les souhaits et les besoins et de trouver les interlocuteurs compétents, en interne ou hors de l’Association.
La commission santé veut
- aider les référents des jeunes à organiser ou vérifier leurs droits (carte vitale, complémentaire santé, médecin traitant, …)
- favoriser l’accès aux soins de tous par le droit commun
- constituer une équipe de professionnels-ressources pour les jeunes et leurs référents
- organiser des formations à destination des jeunes sur l’hygiène, l’alimentation, la sexualité, et tous les sujets de santé.
D’autres commissions sont en perspective pour améliorer l’organisation de Arve Réfugiés : finances, communication, employeurs, gestion des logements,….
Nous actions
Accompagnement des jeunes MNA dans les établissements de l’aide sociale à l’enfance.
À la demande des professionnels, nous pouvons proposer des activités pour favoriser l’intégration des jeunes. Il s’agit de loisirs ou d’invitations dans des familles, afin de découvrir certains aspects de la vie en France et de créer des relations conviviales.
Depuis l’été 2021, seules deux associations gèrent désormais des établissements accueillant des MNA dans la vallée pour une capacité de 200 places. Nos interventions sont en diminution dans ces établissements.
Nous maintenons cependant le soutien scolaire individuel et, occasionnellement, l’aide au récit de vie dans lequel le jeune doit présenter les raisons qui justifient sa demande de rester en France après sa minorité.
Hébergement et accompagnement de jeunes réfugiés majeurs
Des jeunes majeurs sont logés et accompagnés dans les six logements loués par l’Association à Cluses, Passy et Sallanches. Le coût des loyers et charges est assuré principalement par des opérations de financement participatif via la plateforme des « Petites Pierres ». Chaque jeune hébergé participe financièrement selon ses ressources. La mairie de Passy prend en charge le loyer du logement HLM loué sur sa commune. La capacité d’hébergement dans nos logements est de 20 places avec possibilité de 25 pour répondre temporairement à des urgences.
Des accueillants de la vallée de l’Arve et de la vallée du Giffre, adhérents de l’Association, hébergent aussi des jeunes majeurs. Près d’une quinzaine de jeunes sont ainsi hébergés en permanence. Sur les cinq premières années de Arve Réfugiés, 70 ménages ont hébergé un jeune réfugié.
L’association accompagne aussi des jeunes logés en résidence sociale ou dans le parc privé en vallée de l’Arve. Des bénévoles ont continué à garder des liens avec certains, après leur départ en logement autonome et peuvent ainsi leur venir en aide durablement ou ponctuellement.
Ces trois types d’accompagnement concernent, chaque année, en moyenne environ 100 jeunes.
Structuration de l’accompagnement dans les logements de l’association
Pour chaque logement, il y a deux à trois coordinateurs ; ils ont le souci de la vie collective, du bon maintien des locaux et sont attentifs au respect du voisinage. Ils sont aussi en relation constante avec les référents.
En effet, chaque jeune accompagné, qu’il soit hébergé ou non, bénéficie d’un voire deux référents. Ces adhérents de l’Association accompagnent les jeunes dans les démarches administratives multiples (papiers d’identité, carte de séjour, autorisation de travailler, accès aux soins, banque, transport, impôts, …). Ils se soucient de leur scolarité et/ou de leur formation professionnelle ou mise en emploi ; ils se soucient de leur intégration dans les actes de la vie quotidienne (hygiène, repas, dépenses, activités de loisirs, transports…). Ces référents font aussi le lien avec les trésoriers pour le calcul de la participation financière du jeune en appartement ou pour solliciter des frais que le jeune ne peut pas assurer (frais de scolarité, obtention de titres administratifs payants, transport à l’ambassade pour récupérer les papiers,…). Les référents ont aussi mission d’accompagner la sortie de l’hébergement. Dès que le jeune a sa carte de séjour et un travail salarié ou apprenti, il doit, en principe, quitter le logement dans le délai d’un mois mais, selon les réelles capacités du jeune, le référent peut négocier une éventuelle prolongation auprès du groupe hébergement.
Avant toute admission à Arve Réfugiés, le jeune signe une charte des droits et devoirs réciproques. Les jeunes hébergés par l’Association cosignent également avec leur référent un contrat d’hébergement.
Comme pour toute organisation, des évolutions sont permanentes et des perspectives se font jour. Ainsi le souhait de pouvoir proposer à certains jeunes un espace thérapeutique, avec mise à disposition de quelques heures de psychologue, de thérapeute ou de médecin.
Des groupes de parole réunissant accueillants et jeunes sont aussi envisagés.
Pour tous les jeunes accompagnés sans ressource, l’Association propose une aide alimentaire sous forme d’une allocation mensuelle et de l’accès à des produits fournis par la Banque alimentaire ou les restos du cœur ou l’épicerie sociale de Passy ; nous avons aussi l’idée de mettre en place des ateliers cuisine.