« Enfants fantômes » : des parlementaires demandent davantage d’engagement de la France
Dans le monde, quelque 166 millions d’enfants de moins de 5 ans ne sont pas enregistrés à l’état civil et n’ont donc aucun droit.
Le Monde avec AFP Publié le 30 septembre 2020 à 09h57
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Des enfants soldats en Ituri, à l’est de la RDC, en septembre 2020. ALEXIS HUGUET / AFP
La France doit renforcer son action pour aider à résoudre la question des millions d’« enfants fantômes » dans le monde, non déclarés à leur naissance et donc sans droits, réclame un rapport parlementaire présenté mardi 29 septembre.
« L’enregistrement à la naissance est le premier des droits », celui dont découlent les autres – santé, éducation, droits civiques etc. – a souligné la députée socialiste Laurence Dumont, corapporteure avec Aina Kuric (groupe Agir) de ce document mentionnant aussi les territoires français de la Guyane et de Mayotte.
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Quelque 166 millions d’enfants de moins de 5 ans dans le monde ne sont pas enregistrés à l’état civil et 277 millions ne disposent pas d’un acte de naissance même en cas d’enregistrement, selon des chiffres de l’Unicef cités dans le rapport. Le problème est particulièrement aigu en Afrique subsaharienne et en Asie.
Surnommés les « enfants fantômes », ils deviennent souvent « la cible des pires maux de la planète » – travail forcé, prostitution, trafic d’organes, mariages précoces, enfants soldats… –, a déclaré à la presse Mme Dumont.
Renforcement des moyens
Le document préconise notamment une action diplomatique renforcée de la part de la France sur ce sujet, en particulier au niveau des organisations et grands bailleurs de fonds internationaux, avec entre autres une contribution supplémentaire spécifique à l’Unicef, le Fonds des Nations unies pour l’enfance.
Ce rapport d’information de la commission des affaires étrangères appelle également à un renforcement de la coopération avec les pays les plus concernés, pour les aider à mettre en place des systèmes d’enregistrement.
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Les députés demandent aussi un renforcement des moyens techniques et humains dédiés à l’état civil en Guyane et à Mayotte, confrontés à une « pression démographique », au nom d’un « devoir d’exemplarité sur le territoire national » français. Il préconise en particulier un renforcement de la coopération dans ce domaine avec les pays « limitrophes », citant le Brésil, le Suriname, Haïti, Madagascar et les Comores, d’où peuvent provenir ces enfants ou leurs parents.
Le Monde avec AFP